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Mercredi (30/03/05)
Dans les méandres de la liberté

Chère Toi,

Dis moi si je me trompe, mais il me semble que nous nous sommes perdues en route. Les machines à écrire ont mué en clavier, le son du clavecin en piano, le violoncelle en guitare electrique, les mariages en concubinage, mais rien n'a vraiment changé.

Un physicien célèbre à dit un jour "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme." Il n'imaginait pas à quel point son idée était juste, ni combien elle pouvait s'appliquer à chaque domaine, à chaque personne qui compose cette société.

Les traditions ne se sont pas perdues, elles ont trouvées d'autres formes, d'autres forces, ailleurs, dans d'autres âmes et dans d'autres objets. Certaines fois elles font défaut, d'autres fois elles sont simplement la preuve que l'homme reste trop conservateur.

Doit on faire des concessions pour avoir le droit de brandir ses idéaux? Doit on faire des concessions pour choisir le mode de vie que nous souhaitons, des concessions pour faire ce que nous aimons, pour vivre la vie que nous désirons?

Et n'est ce pas faillir à ses propres idéaux que de faire, justement, ces concessions là? Mais il faut se dire que parfois nous aurons la chance de pouvoir partir, ailleurs, quelque part où de tels choix ne nous seront pas demandés. Et que d'autres fois, les concessions seront obligatoires pour nous permettre de rester, et de continuer l'oeuvre que nous avons commencé.

Alors peut être que nous ne devrions pas en vouloir à ceux qui ont fuit devant les choix. Cesont ceux à qui il restait assez d'idéaux pour croire qu'ailleurs aucun problème de ce genre ne se poserait de nouveau à eux.

Et nous sommes là grâce à eux, nous sommes les "fils de la résistance".

A toi,
                                                                                                                                    Etolane.

Ecrit par P'tite Etolane, à 22:12 dans la rubrique L'inspiration....
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Jeudi (24/02/05)
...pas de titre à cette histoire...à ce petit bout d'espoir...

...
Y'a des chansons qui tournent en boucle...
Ce qu'elles valent...j'en sais trop rien...
Mais moi je les aimes...
ALors bon...le reste...
mais qu'est ce qu'on s'en fout...

Dis le bonheur, c'est quoi...?
Je croyais le savoir...l'effleurer...
le goûter, m'en inquièter...un peu par habitude...
J'ai cru retrouver la lumière...
Maintenant...je n'en sais plus trop rien...
Est ce que ça existe? Est ce qu'il est dans le creux de nos mains?

[Non...dans le creux de nous même...
Volatil en l'amour comme en la haine...]

...je veux l'avoir, tout de suite, dans mon coeur...
dans mes mains, dans mes yeux...
Mais ils me disent d'être méfiante...
Mais je suis trop confiante...
Attendre que chacun fasse un pas avant d'en faire un autre...
Est ce que c'est comme ça...comme ça qu'on se construit...?
Comme ça que ça avance, comme ça qu'on se détruit?

Toujours des pièces détachées...
Il y a des vides impossibles à combler...
des choses informulables...ces désirs imuables...
des regards qui s'égarent...qui naviguent...qui se gèlent...
pourquoi on peut pas avoir tout tout de suite?
Pourquoi est ce que je ne peux pas dire...
Tout maintenant, tout de suite, comme ça vient?

...faut toujours se taire "chut, dis rien, il va fuir..."
le bonheur...ou toi?
Le bonheur...et toi?
Le bonheur...est toi?
...ne rien avouer, ne jamais satisfaire...
...regarder ces années qui s'enfuient...sans rien faire...

Idéaliser jusqu'au sens des mots...
C'est trop dur, trop lourd à porter...
J'ai la tête dans les étoiles...je m'attache tant à elles qu'à toi...
perdue sans aurore véritable...
que de me réveiller quelque part...contre toi...
dans tes bras...
Peut être ailleurs...mais ailleurs ici bas?

pourquoi toi, pourquoi moi?
qu'est ce qu'on cherche, on s'en fout...
pourquoi le sol qui se morcelle...
pourquoi ce désamour de fous?
...je ne sais pas...je ne sais plus...
et est ce que je l'ai jamais su...?
Les étoiles s'éteignent...ce soir...
ne disparaît pas avant elles...ne me laisse pas dans le noir...

j'aurais voulu parler...créer d'autres mots...
que ceux qui existaient...déjà...
"Explique si tu peux mon trouble et mon effroi"
et si ce doux bonheur se trouvait contre toi...?
Mais non...méfies toi...ne fait qu'un pas après lui...
tu ne sauras jamais...s'il se joue de toi..ou s'il t'offrirai sa vie...
mais quitte à ne jamais le savoir...pourquoi s'acharner?

...peut être que j'ai...sans le vouloir...déjà abandonné...
...cette guerre...de toujours me méfier...
j'ai pas envie...j'suis pas comme ça...
...faire attention à tout...à n'importe quoi...
..."est ce que tu m'aimes?" ..."Peut être pas."...
Mais on s'en fout...
On s'en fout pas...?


...si on est bien ensemble...et si "ce que" me semble...
...et toutes ces conventions..."les millions, les questions"...
on a besoin de ça...j'ai besoin de ça...pour dire que...
Que je tiens...peut être bien...à...toi...?
...et s'attacher, c'est pour créer sa propre mort...
celle de mon coeur qui en demande encore...
peut être bien...serre moi fort...

Serre moi fort...je veux voir dans tes yeux...
l'éclat des foules...de la nuit qui s'endort...
de la mort qui s'écroule...de ton corps qui se tord...
serre moi fort...ne me laisses pas...evanescente...
seule...sans bord...auquel me raccrocher...
tendant la main...dans un courant d'air...sans rien...à quoi me rattraper...
Seul l'air m'enlace...serre moi...

Serre moi fort....je suis folle...ils sont normaux...
Moi je suis folle...et si eux ils sont fous, alors...
je suis normale...
Laisse moi disparaître dans le creux de tes bras...
...dans le souffle de tes mots...résonnant sur leur monde sans éclat...
laisse moi mourir...encore une fois...
...tout pouvu que ce soit contre toi...

...éloigne moi du monde...regarde moi, il m'a tué, il nous tue...
il nous tue même avant que nous existions...
...laisse moi loger sur tes lèvres...éphémère comme la larme...
qui glisse...s'élève...retombe...ravagée...
...épuisée par tant de douceur...
éloigne moi...des combats...des aléas de ce bonheur...
qui me crie "méfie toi!"...

...les fous sont normaux...dis moi que je suis folle...
aime moi comme jamais...des mots ne pourront épouser mon âme...
...vole sur moi comme tu m'as volé une partie...
protège moi...protège moi de ce que je demande...
...protège moi...montre moi la sortie...
...protège moi de ce que je veux entendre dans leurs cris...

...du syndrôme des foules...des lumières de Paris...
...de la Seine qui coule...des larmes qui coulent...
protège moi de ce que je suis...à l'abris...en toi...
noyée dans ton être...dans tes yeux sombres...
eclipse leurs ombres...ta main dans la mienne...
guide moi...je veux...marcher dans tes pas...
à l'abris d'un eternel...serre moi...serre moi...

et si tout ça...si tout n'est qu'une chimère...
"méfie toi" lancés...comme autant de "sorcières! sorcières!"
...se faire désirer...jouer de nos secrets...
"tu m'aimes?" "jamais."...Tu m'aimes...?
...pourquoi définir le bonheur...pourquoi tant de morceaux...
Je veux un tout...toi...nous...
sans miroirs...sans fausses lueurs....

que le noir le soit s'il l'est...pas de gris...un noir de suie...
...un blanc qui nous rendrait aveugle...
...un rouge comme celui de milliers de gens...
...pas de demies teintes, pas de demies reflets...
...pas de ce monde surfait, à l'aspet immaculé...
...juste toi...moi...nous...serre moi...serre moi...
Plus fort de nos deux corps...plus forte de tes bras...
Plus forts, contre la mort...envers et contre toi...
serre moi..."seule au milieu des loups"...plus de précipices...
serre moi..."au milieu des fous"...serre moi...que nos âmes s'unissent...

...si les leurs dépérissent...serre-moi...ils me maudissent...serre-moi...que je respire...

Ecrit par P'tite Etolane, à 00:10 dans la rubrique L'inspiration....
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Mardi (11/01/05)
Damaged Roses
--> Poème
Dédicace spéciale à ma tite Dana ;)

Damaged Roses

 

Sous l’infini nacré d’un gris empoisonné,

Le fond du jardin. Les roses, ensommeillées.

Redevenues sauvages au fil des années,

Aux ombres qui s’accrochent à leurs bras agités,

Elles content la misère aux instants dépassés.

 

Tous ces pauvres gens se heurtant à leurs branches,

Tous ceux qui en hurlant balancent un peu les hanches...

Leur couleur amarante qui glisse sur la peau blanche

Laissant en leur chair des couloirs d’avalanche,

Balayent en eux l’espoir, l’idée d’une revanche.

 

C’est le sang des hommes qui a teinté ces roses,

Aiguisant leurs branchages du souvenir des choses.

Perdues dans leurs prairies, laissées à leur osmose

Sur le rouge et le gris des âmes qui reposent,

Je voyais, attendri, absorbée dans sa prose,

 

Rose, Rose.

 

Le 11 Janvier 2005


Ecrit par Etolane-Lantrec, à 17:58 dans la rubrique L'inspiration....
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Lundi (29/11/04)
Dessiner quand on ne trouve plus les mots

Puisque je ne trouve pas les mots, je dessine. C'est une de mes grandes frustrations, ça, ne pas savoir dessiner. Voilà ce que donne un petit dessinb grifonné sur un cahier de maths. J'ai envie de m'y mettre, au dessin. Pour dire plein de choses qui ne se disent pas par écrit, parce que les mots n'existent pas.

Ecrit par Etolane-Lantrec, à 21:23 dans la rubrique L'inspiration....
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Samedi (09/10/04)
Puisque
--> poème

Puisque

 

Puisque ici tout est joué d’avance

Que l’aventure est terminée

Puisqu’il n’y aura pas de romance

Au cœur qui souffre l’âme en silence

 

Puisque toi et moi je le sais

Rien n’a jamais commencé

Qu’entre tes mots et mes secrets

On a laissé faner le vrai

 

Puisque c’est qu’au-delà des murs

Que tout est plus beau, tout est plus sûr

Puisque même sous nos armures

Il y a ce doute qui nous torture

 

Puisque ici tout est joué d’avance

Et que nous deux c’est terminé

Et dans nos gestes pleins de défiance

Reste l’amertume d’un regret

 

Puisque le cœur en sang qui brûle

De nous infimes particules

Puisque plus rien n’est décidé

Puisque nos yeux sont fatigués

 

Puisque ton temps n’est plus le mien

Et que le vide est incertain

Puisque je n’crois pas au destin

Qui a éloigné nos chemins

Puisque rien n’est inévitable

Puisqu’on passe à côté du pire

Perd le meilleur dans un soupir

En ayant confiance en l’avenir

 

Puisque ici tout est joué d’avance

Et que je meurs de ton absence

Puisque ton souffle s’est effacé

Et que le mien s’est essoufflé

 

Puisque l’histoire est achevée

Puisque les raisons m’ont manquées

Puisque tu ne sauras jamais

Jusqu’à quel point je t’ai aimé

 

Puisqu’il faut se faire une raison

Puisqu’il me faut fuir cette prison

Puisque demain c’est l’horizon

Et l’horizon c’est le poison

 

Puisque ici tout est joué d’avance

Que tes yeux ne réchauffent plus mon cœur

Que je ne sens plus que la douleur

Tranchante et froide dans les heures

 

Puisque la vie n’est pas un cri

Puisque nous ne l’avons pas compris

Puisqu’il n’y a plus que nos écrits

Pour offrir à l’infini...

Ecrit par Etolane-Lantrec, à 13:26 dans la rubrique L'inspiration....
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A l'inconnu
--> Poème

A l’inconnu

A l’inconnu,

A toi qui m’écrit sans me connaître

A ta vie jalonnée de peut être

A ce lien qui t’attache à mon être

A ma main qui t’écris cette lettre

A l’inconnu,

A ton souffle égaré là bas

A ta voix qui ne m’atteint pas

A tes mots qui résonnent en moi

A ton histoire qui me donne tant de toi

A l’inconnu,

A tous ces sons qui m’étreignent

A nos souvenirs qui déteignent

A nos yeux qui flambent et s’éteignent

A ces règles qui nous contraignent

A l’inconnu,

A nos deux cœurs mis à nu

A la terre qui n’est plus en vue

A nos écrits qui n’en peuvent plus

A toi, mon inconnu.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecrit par Etolane-Lantrec, à 13:24 dans la rubrique L'inspiration....
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Mercredi (22/09/04)
Dors ma jolie...

Texte Hardcore que j'ai écrit en cours de physique (cherchez le rapport...). Un Peu violent par moment... Je crois que je vais le confier à Brice et Lucas pour qu'ils en fassent une merveille de ce bébé...Qu'en pensez vous?

Dors ma Jolie...

 

Tu ne vois pas ce monde où tu vis

Si t’avais pas tes fringues tu crèverais d’ennui

Les mots, les verbes, dépassés arrachés

Pour toi et pour eux tout est « smsisé »

L’amour sur Internet

Plus de voix, plus de lettres

Et l’appât du pognon

Qui t’transforme en mouton

 

Si on en est là aujourd’hui

C’est à cause de toi et tous tes sosies

 

Alors dors ma Jolie

Va rejoindre ton lit

Rêve entre tes draps roses

Va de l’amour à la névrose

 

Tu crois qu’ton prince passera d’abord par tes lèvres

T’es partie pour sucer jusqu’à ce que t’en crève

« Anarchie » tatoué sur ton manteau

Deux fois par semaine attablée chez McDo

Tu dénonces le capitalisme en ouvrant un compte épargne

Persuadée qu’dans ton monde tout l’monde gagne

Tu t’es endormie devant « loft connerie » et « star à la scierie »

Les nouvelles méthodes de lobotomie

Comme ces millions de cons qui ne sont plus en vie

 

Si on en est là aujourd’hui

C’est à cause de toi et tous tes sosies

 

Alors dors ma Jolie

Va rejoindre ton lit

Rêve entre tes draps roses

Va de l’amour à la névrose

 

Ouvre les yeux si tu l’ose

Tu t’bourreras de comprimés à haute dose

On a pas besoin d’toi ici

Pas besoin d’tous tes sosies

Crève et laisse faire l’enfer

Qui remettra de l’ordre sur cette terre.

 

Ecrit par Etolane-Lantrec, à 20:22 dans la rubrique L'inspiration....
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Mercredi (15/09/04)
Ombre perdue
--> Chanson

Ombre perdue

 

Perdue à l’infini,

Relâchée dans l’espace,

Et non qu’a rien compris,

Et non qu’à plus sa place,

Perdue de quoi,

Perdue de qui ?

 

Plus aucune armure,

Plus rien à protéger,

Toutes ces éclaboussures,

Ces vies ratées,

 

Une ombre parmi tes ombres,

Un fantôme parmi les miens,

Un peu qui défie le rien,

Juste un putain d’humain...

 

Perdue d’amour,

Pour n’avoir su dire,

Sur l’écume des jours,

Ce que hurlait mon cœur...

Pour n’avoir su mentir,

Sur les marches des heures...

 

Plus rien à savoir,

Puisque sans toi c’est rien

Sans toi mais si près...

...de toi...

Sans toi c’est sans moi...

 

Une ombre parmi tes ombres,

Un fantôme parmi les miens,

Un peu qui défie le rien,

Juste un putain d’humain...

 

Perdue pour avoir prévu,

L’issue fatale d’un imprévu...

Perdue pour t’avoir perdu,

L’essence de ma vie,

L’encre de tes yeux,

Dissout dans l’infini...

 

Perdue pour avoir versé l’encre de mes mains,

Perdue sans abri et sans nul chemin,

Reste...reste...

Le temps passe trop vite...

Pour que l’on se quitte...

 

Ecrit par Etolane-Lantrec, à 21:06 dans la rubrique L'inspiration....
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Mardi (31/08/04)
Erre dégénérée
--> Chanson

Erre dégénérée

Erre d'absence, tout centrer autour de soi

Concentrer la France et nos zones de combat

Plus jamais là pour personne

Plus jamais le son du téléphone

Nous sommes seuls dans notre sang

Vendus à notre rang

On se manque à quelques mètres

On ne voit rien de ce qui est sous nos yeux

Génération perdue, ratée peut être

Notre futur ne pouvait être mieux

Erre d’intolérance, refus du respect et des lois

Nier l’évidence, rejeter pas à pas

Le secret de la violence et des éclats de voix

Plus de bruits, étouffer sous le silence, réfuter l’inavouable

Poser le voile pour atténuer la couleur de l’intolérable

Et donner à la France l’hypocrisie de visages affables

On se heurte à quelques mots

On crève de ne pas assez « être »

Génération foutue, patinée de faux

Au trop plein d’envies secrètes

Plus de foi, plus d’esprit, on ne croit plus en rien

Les mots, les idées noyées sous les sanglots

L’espérance de ne pas voir demain

Pas de sortir la tête de l’eau

Ni envies, ni plus rien

Ce serait toujours de trop.

 

 

 

 

 

 

Ecrit par Etolane-Lantrec, à 23:34 dans la rubrique L'inspiration....
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Dimanche (29/08/04)
Le prix de sa vie
--> Chanson

Le prix de sa vie

Il joue au milieu du monde

Son regard triste sur sa guitare

Autour de lui aucune ronde

Tout le monde l’ignore, il est trop tard

Autour, le fracas des fers

Sa musique affreusement mutilée

Surgit de l’antre de ses enfers

Comme la dernière touche d’humanité

Il joue pour qui, il joue pour quoi ?

Il ne sait plus, il ne sait pas

Il joue pour ses trois fils et sa femme

Il joue pour préserver leur flamme

Le signal retenti et le monde le bouscule

Tous ne sont pas sortis mais il n’y a plus foule

Les insultes et les cris, tout se remplit

Tout se ferme dans un claquement

Il ne les a pas vu entrer

Il effleure les cordes et se remet à jouer

Suffocant dans l’air empoisonné

Ils l’écoutent en silence

Leurs ceintures serrent leurs panses

Ils vont briser la vie d’un homme

Qui n’est déjà rien pour personne

Acculé dans un coin

L’instrument à ses pieds

Il bredouille quelques mots

Le papier froissé dans sa main

Combien de mois, combien de maux

Pour régler sa taxe à la vie ?

Il lui semble que sous leurs flambeaux

La sienne est déjà finie

Il jouait pour eux, et puis pour moi

Ses doigts engourdis par le froid

Pour leur vie, la sienne déjà finie

Et à travers les larmes de son dépit

Au dehors, derrière les vitres crasseuses

Malgré les masques de leurs mépris

Il m’a souri.

 

 

 

 

 

 

 

Ecrit par Etolane-Lantrec, à 21:35 dans la rubrique L'inspiration....
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