Chère Toi,
Dis moi si je me trompe, mais il me semble que nous nous sommes perdues en route. Les machines à écrire ont mué en clavier, le son du clavecin en piano, le violoncelle en guitare electrique, les mariages en concubinage, mais rien n'a vraiment changé.
Un physicien célèbre à dit un jour "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme." Il n'imaginait pas à quel point son idée était juste, ni combien elle pouvait s'appliquer à chaque domaine, à chaque personne qui compose cette société.
Les traditions ne se sont pas perdues, elles ont trouvées d'autres formes, d'autres forces, ailleurs, dans d'autres âmes et dans d'autres objets. Certaines fois elles font défaut, d'autres fois elles sont simplement la preuve que l'homme reste trop conservateur.
Doit on faire des concessions pour avoir le droit de brandir ses idéaux? Doit on faire des concessions pour choisir le mode de vie que nous souhaitons, des concessions pour faire ce que nous aimons, pour vivre la vie que nous désirons?
Et n'est ce pas faillir à ses propres idéaux que de faire, justement, ces concessions là? Mais il faut se dire que parfois nous aurons la chance de pouvoir partir, ailleurs, quelque part où de tels choix ne nous seront pas demandés. Et que d'autres fois, les concessions seront obligatoires pour nous permettre de rester, et de continuer l'oeuvre que nous avons commencé.
Alors peut être que nous ne devrions pas en vouloir à ceux qui ont fuit devant les choix. Cesont ceux à qui il restait assez d'idéaux pour croire qu'ailleurs aucun problème de ce genre ne se poserait de nouveau à eux.
Et nous sommes là grâce à eux, nous sommes les "fils de la résistance".
A toi,
Etolane.
...
Y'a des chansons qui tournent en boucle...
Ce qu'elles valent...j'en sais trop rien...
Mais moi je les aimes...
ALors bon...le reste...
mais qu'est ce qu'on s'en fout...
Dis le bonheur, c'est quoi...?
Je croyais le savoir...l'effleurer...
le goûter, m'en inquièter...un peu par habitude...
J'ai cru retrouver la lumière...
Maintenant...je n'en sais plus trop rien...
Est ce que ça existe? Est ce qu'il est dans le creux de nos mains?
[Non...dans le creux de nous même...
Volatil en l'amour comme en la haine...]
...je veux l'avoir, tout de suite, dans mon coeur...
dans mes mains, dans mes yeux...
Mais ils me disent d'être méfiante...
Mais je suis trop confiante...
Attendre que chacun fasse un pas avant d'en faire un autre...
Est ce que c'est comme ça...comme ça qu'on se construit...?
Comme ça que ça avance, comme ça qu'on se détruit?
Toujours des pièces détachées...
Il y a des vides impossibles à combler...
des choses informulables...ces désirs imuables...
des regards qui s'égarent...qui naviguent...qui se gèlent...
pourquoi on peut pas avoir tout tout de suite?
Pourquoi est ce que je ne peux pas dire...
Tout maintenant, tout de suite, comme ça vient?
...faut toujours se taire "chut, dis rien, il va fuir..."
le bonheur...ou toi?
Le bonheur...et toi?
Le bonheur...est toi?
...ne rien avouer, ne jamais satisfaire...
...regarder ces années qui s'enfuient...sans rien faire...
Idéaliser jusqu'au sens des mots...
C'est trop dur, trop lourd à porter...
J'ai la tête dans les étoiles...je m'attache tant à elles qu'à toi...
perdue sans aurore véritable...
que de me réveiller quelque part...contre toi...
dans tes bras...
Peut être ailleurs...mais ailleurs ici bas?
pourquoi toi, pourquoi moi?
qu'est ce qu'on cherche, on s'en fout...
pourquoi le sol qui se morcelle...
pourquoi ce désamour de fous?
...je ne sais pas...je ne sais plus...
et est ce que je l'ai jamais su...?
Les étoiles s'éteignent...ce soir...
ne disparaît pas avant elles...ne me laisse pas dans le noir...
j'aurais voulu parler...créer d'autres mots...
que ceux qui existaient...déjà...
"Explique si tu peux mon trouble et mon effroi"
et si ce doux bonheur se trouvait contre toi...?
Mais non...méfies toi...ne fait qu'un pas après lui...
tu ne sauras jamais...s'il se joue de toi..ou s'il t'offrirai sa vie...
mais quitte à ne jamais le savoir...pourquoi s'acharner?
...peut être que j'ai...sans le vouloir...déjà abandonné...
...cette guerre...de toujours me méfier...
j'ai pas envie...j'suis pas comme ça...
...faire attention à tout...à n'importe quoi...
..."est ce que tu m'aimes?" ..."Peut être pas."...
Mais on s'en fout...
On s'en fout pas...?
...si on est bien ensemble...et si "ce que" me semble...
...et toutes ces conventions..."les millions, les questions"...
on a besoin de ça...j'ai besoin de ça...pour dire que...
Que je tiens...peut être bien...à...toi...?
...et s'attacher, c'est pour créer sa propre mort...
celle de mon coeur qui en demande encore...
peut être bien...serre moi fort...
Serre moi fort...je veux voir dans tes yeux...
l'éclat des foules...de la nuit qui s'endort...
de la mort qui s'écroule...de ton corps qui se tord...
serre moi fort...ne me laisses pas...evanescente...
seule...sans bord...auquel me raccrocher...
tendant la main...dans un courant d'air...sans rien...à quoi me rattraper...
Seul l'air m'enlace...serre moi...
Serre moi fort....je suis folle...ils sont normaux...
Moi je suis folle...et si eux ils sont fous, alors...
je suis normale...
Laisse moi disparaître dans le creux de tes bras...
...dans le souffle de tes mots...résonnant sur leur monde sans éclat...
laisse moi mourir...encore une fois...
...tout pouvu que ce soit contre toi...
...éloigne moi du monde...regarde moi, il m'a tué, il nous tue...
il nous tue même avant que nous existions...
...laisse moi loger sur tes lèvres...éphémère comme la larme...
qui glisse...s'élève...retombe...ravagée...
...épuisée par tant de douceur...
éloigne moi...des combats...des aléas de ce bonheur...
qui me crie "méfie toi!"...
...les fous sont normaux...dis moi que je suis folle...
aime moi comme jamais...des mots ne pourront épouser mon âme...
...vole sur moi comme tu m'as volé une partie...
protège moi...protège moi de ce que je demande...
...protège moi...montre moi la sortie...
...protège moi de ce que je veux entendre dans leurs cris...
...du syndrôme des foules...des lumières de Paris...
...de la Seine qui coule...des larmes qui coulent...
protège moi de ce que je suis...à l'abris...en toi...
noyée dans ton être...dans tes yeux sombres...
eclipse leurs ombres...ta main dans la mienne...
guide moi...je veux...marcher dans tes pas...
à l'abris d'un eternel...serre moi...serre moi...
et si tout ça...si tout n'est qu'une chimère...
"méfie toi" lancés...comme autant de "sorcières! sorcières!"
...se faire désirer...jouer de nos secrets...
"tu m'aimes?" "jamais."...Tu m'aimes...?
...pourquoi définir le bonheur...pourquoi tant de morceaux...
Je veux un tout...toi...nous...
sans miroirs...sans fausses lueurs....
que le noir le soit s'il l'est...pas de gris...un noir de suie...
...un blanc qui nous rendrait aveugle...
...un rouge comme celui de milliers de gens...
...pas de demies teintes, pas de demies reflets...
...pas de ce monde surfait, à l'aspet immaculé...
...juste toi...moi...nous...serre moi...serre moi...
Plus fort de nos deux corps...plus forte de tes bras...
Plus forts, contre la mort...envers et contre toi...
serre moi..."seule au milieu des loups"...plus de précipices...
serre moi..."au milieu des fous"...serre moi...que nos âmes s'unissent...
...si les leurs dépérissent...serre-moi...ils me maudissent...serre-moi...que je respire...
Damaged
Roses
Sous l’infini nacré d’un gris empoisonné,
Le fond du jardin. Les roses,
ensommeillées.
Redevenues sauvages au fil des années,
Aux ombres qui s’accrochent à leurs
bras agités,
Elles content la misère aux instants
dépassés.
Tous ces pauvres gens se heurtant à
leurs branches,
Tous ceux qui en hurlant balancent un peu les hanches...
Leur couleur amarante qui glisse sur la peau blanche
Laissant en leur chair des couloirs d’avalanche,
Balayent en eux l’espoir, l’idée d’une revanche.
C’est le sang des hommes qui a teinté
ces roses,
Aiguisant
leurs branchages du souvenir des choses.
Perdues
dans leurs prairies, laissées à leur osmose
Sur le
rouge et le gris des âmes qui reposent,
Je
voyais, attendri, absorbée dans sa prose,
Rose, Rose.
Le 11
Janvier 2005
Puisque je ne trouve pas les mots, je dessine. C'est une de mes grandes frustrations, ça, ne pas savoir dessiner. Voilà ce que donne un petit dessinb grifonné sur un cahier de maths. J'ai envie de m'y mettre, au dessin. Pour dire plein de choses qui ne se disent pas par écrit, parce que les mots n'existent pas.
Puisque
Puisque ici tout est joué d’avance
Que l’aventure est terminée
Puisqu’il n’y aura pas de romance
Au cœur qui souffre l’âme en silence
Puisque toi et moi je le sais
Rien n’a jamais commencé
Qu’entre tes mots et mes secrets
On a laissé faner le vrai
Puisque c’est qu’au-delà des murs
Que tout est plus beau, tout est plus sûr
Puisque même sous nos armures
Il y a ce doute qui nous torture
Puisque ici tout est joué d’avance
Et que nous deux c’est terminé
Et dans nos gestes pleins de défiance
Reste l’amertume d’un regret
Puisque le cœur en sang qui brûle
De nous infimes particules
Puisque plus rien n’est décidé
Puisque nos yeux sont fatigués
Puisque ton temps n’est plus le mien
Et que le vide est incertain
Puisque je n’crois pas au destin
Qui a éloigné nos chemins
Puisque rien n’est inévitable
Puisqu’on passe à côté du pire
Perd le meilleur dans un soupir
En ayant confiance en l’avenir
Puisque ici tout est joué d’avance
Et que je meurs de ton absence
Puisque ton souffle s’est effacé
Et que le mien s’est essoufflé
Puisque l’histoire est achevée
Puisque les raisons m’ont manquées
Puisque tu ne sauras jamais
Jusqu’à quel point je t’ai aimé
Puisqu’il faut se faire une raison
Puisqu’il me faut fuir cette prison
Puisque demain c’est l’horizon
Et l’horizon c’est le poison
Puisque ici tout est joué d’avance
Que tes yeux ne réchauffent plus mon cœur
Que je ne sens plus que la douleur
Tranchante et froide dans les heures
Puisque la vie n’est pas un cri
Puisque nous ne l’avons pas compris
Puisqu’il n’y a plus que nos écrits
Pour offrir à l’infini...
A l’inconnu
A l’inconnu,
A toi qui m’écrit sans me connaître
A ta vie jalonnée de peut être
A ce lien qui t’attache à mon être
A ma main qui t’écris cette lettre
A l’inconnu,
A ton souffle égaré là bas
A ta voix qui ne m’atteint pas
A tes mots qui résonnent en moi
A ton histoire qui me donne tant de toi
A l’inconnu,
A tous ces sons qui m’étreignent
A nos souvenirs qui déteignent
A nos yeux qui flambent et s’éteignent
A ces règles qui nous contraignent
A l’inconnu,
A nos deux cœurs mis à nu
A la terre qui n’est plus en vue
A nos écrits qui n’en peuvent plus
A toi, mon inconnu.
Texte Hardcore que j'ai écrit en cours de physique (cherchez le rapport...). Un Peu violent par moment... Je crois que je vais le confier à Brice et Lucas pour qu'ils en fassent une merveille de ce bébé...Qu'en pensez vous?
Dors ma Jolie...
Tu ne vois pas ce monde où tu vis
Si t’avais pas tes fringues tu crèverais d’ennui
Les mots, les verbes, dépassés arrachés
Pour toi et pour eux tout est « smsisé »
L’amour sur Internet
Plus de voix, plus de lettres
Et l’appât du pognon
Qui t’transforme en mouton
Si on en est là aujourd’hui
C’est à cause de toi et tous tes sosies
Alors dors ma Jolie
Va rejoindre ton lit
Rêve entre tes draps roses
Va de l’amour à la névrose
Tu crois qu’ton prince passera d’abord par tes lèvres
T’es partie pour sucer jusqu’à ce que t’en crève
« Anarchie » tatoué sur ton manteau
Deux fois par semaine attablée chez McDo
Tu dénonces le capitalisme en ouvrant un compte épargne
Persuadée qu’dans ton monde tout l’monde gagne
Tu t’es endormie devant « loft connerie » et « star à la scierie »
Les nouvelles méthodes de lobotomie
Comme ces millions de cons qui ne sont plus en vie
Si on en est là aujourd’hui
C’est à cause de toi et tous tes sosies
Alors dors ma Jolie
Va rejoindre ton lit
Rêve entre tes draps roses
Va de l’amour à la névrose
Ouvre les yeux si tu l’ose
Tu t’bourreras de comprimés à haute dose
On a pas besoin d’toi ici
Pas besoin d’tous tes sosies
Crève et laisse faire l’enfer
Qui remettra de l’ordre sur cette terre.
Ombre perdue
Perdue à l’infini,
Relâchée dans l’espace,
Et non qu’a rien compris,
Et non qu’à plus sa place,
Perdue de quoi,
Perdue de qui ?
Plus aucune armure,
Plus rien à protéger,
Toutes ces éclaboussures,
Ces vies ratées,
Une ombre parmi tes ombres,
Un fantôme parmi les miens,
Un peu qui défie le rien,
Juste un putain d’humain...
Perdue d’amour,
Pour n’avoir su dire,
Sur l’écume des jours,
Ce que hurlait mon cœur...
Pour n’avoir su mentir,
Sur les marches des heures...
Plus rien à savoir,
Puisque sans toi c’est rien
Sans toi mais si près...
...de toi...
Sans toi c’est sans moi...
Une ombre parmi tes ombres,
Un fantôme parmi les miens,
Un peu qui défie le rien,
Juste un putain d’humain...
Perdue pour avoir prévu,
L’issue fatale d’un imprévu...
Perdue pour t’avoir perdu,
L’essence de ma vie,
L’encre de tes yeux,
Dissout dans l’infini...
Perdue pour avoir versé l’encre de mes mains,
Perdue sans abri et sans nul chemin,
Reste...reste...
Le temps passe trop vite...
Pour que l’on se quitte...
Erre dégénérée
Erre d'absence, tout centrer autour de soi
Concentrer la France et nos zones de combat
Plus jamais là pour personne
Plus jamais le son du téléphone
Nous sommes seuls dans notre sang
Vendus à notre rang
On se manque à quelques mètres
On ne voit rien de ce qui est sous nos yeux
Génération perdue, ratée peut être
Notre futur ne pouvait être mieux
Erre d’intolérance, refus du respect et des lois
Nier l’évidence, rejeter pas à pas
Le secret de la violence et des éclats de voix
Plus de bruits, étouffer sous le silence, réfuter l’inavouable
Poser le voile pour atténuer la couleur de l’intolérable
Et donner à la France l’hypocrisie de visages affables
On se heurte à quelques mots
On crève de ne pas assez « être »
Génération foutue, patinée de faux
Au trop plein d’envies secrètes
Plus de foi, plus d’esprit, on ne croit plus en rien
Les mots, les idées noyées sous les sanglots
L’espérance de ne pas voir demain
Pas de sortir la tête de l’eau
Ni envies, ni plus rien
Ce serait toujours de trop.
Le prix de sa vie
Il joue au milieu du monde
Son regard triste sur sa guitare
Autour de lui aucune ronde
Tout le monde l’ignore, il est trop tard
Autour, le fracas des fers
Sa musique affreusement mutilée
Surgit de l’antre de ses enfers
Comme la dernière touche d’humanité
Il joue pour qui, il joue pour quoi ?
Il ne sait plus, il ne sait pas
Il joue pour ses trois fils et sa femme
Il joue pour préserver leur flamme
Le signal retenti et le monde le bouscule
Tous ne sont pas sortis mais il n’y a plus foule
Les insultes et les cris, tout se remplit
Tout se ferme dans un claquement
Il ne les a pas vu entrer
Il effleure les cordes et se remet à jouer
Suffocant dans l’air empoisonné
Ils l’écoutent en silence
Leurs ceintures serrent leurs panses
Ils vont briser la vie d’un homme
Qui n’est déjà rien pour personne
Acculé dans un coin
L’instrument à ses pieds
Il bredouille quelques mots
Le papier froissé dans sa main
Combien de mois, combien de maux
Pour régler sa taxe à la vie ?
Il lui semble que sous leurs flambeaux
La sienne est déjà finie
Il jouait pour eux, et puis pour moi
Ses doigts engourdis par le froid
Pour leur vie, la sienne déjà finie
Et à travers les larmes de son dépit
Au dehors, derrière les vitres crasseuses
Malgré les masques de leurs mépris
Il m’a souri.