Il est temps de s'étreindre...il est temps de s'éteindre... Vacances, vacances que j'ai appellées de toutes mes forces (enfin...celles qui me restaient.) durant des semaines. Mais...non. J'veux pas être en vacances. Je ne veux pas quitter ce lycée, que je dis pourtant détester la plupart du temps. Ces cours, ces cours qui parfois, voir plutôt souvent m'endorment. Ces profs que parfois, voir plutôt souvent je ne comprends pas.

Et puis Elle, elle, elles et lui, lui lui, et encore lui, et eux et elles, et lui et elle...je ne veux pas les quitter. Ca n'est pas que je sois si proche de ma classe que ça. Je parles à tout le monde, je délire avec tout le monde, je ris avec tout le monde...normal disons. Je les aimes bien, mais sans plus. Il n'empêche qu'ils vont drôlement me manquer. Sarah avec ses expressions de gamine et ses blagues à deux francs (centimes d'euros), Carine avec ses mimiques adorables et son rire de souris ("hihihi"), Nicolas et son sens de la répartie qui a le don de me faire plonger mon nez dans ma trousse pour cacher mon fous rire...Louise, et notre amitié "à distance", sans obligations, sans engagement, Damien et ses reflexions cyniques, Hawa et ses délires de psycopathes, Marie et son attention...Ludivine et son originalité, Natacha et sa gentillesse, Lucile et son sourire, Manon et sa parlotte...

Ca fait toujours des souvenirs à garder, à raconter. Puis moi, les débuts de vacances, c'est toujours dur. (certainement que demain matin ça ira mieux, et certainement que s'il n'existait pas, ce serait mieux, mais "si tu n'existais pas, dis moi pourquoi j'existerais...") Et il y a beaucoup de gens que je vais voir chaque jour au lycée, mais jamais pendant les vacances...Je ne vois que mes amis ... le copinage, chez moi c'est à distance.

Je ne me souvenais pas que l'année dernière il y avait eu un tel branle-bas de combat (Beat to the Quarters!!!!) lors des TPE des Terminales. Chez moi, c'était hier et aujourd'hui. Et les cours...plus que bouleversés. Des emplois du temps en gruyère, des journées qui s'égrennent bizarrement, semées d'embuches à cause des changements de salles, de profs, de tables, de chaises, de bureaux...plus de craies, plus de stylos...un joyeux chaos.

Et les Terminales, je les suis de près. Surtout seulement les TS4.

Ce matin, je crise de nerfais tranquillement avec ma classe sur une table du CDI, stressée au possible, stressée à en pleurer et à trembler de tous mes membres pour le contrôle de maths qui avait lieu l'heure d'après, quand il est entré avec son binôme. Posés sur la table à côté de nous, ils ont répété leur TPE, avant de se changer. (pour Lucas, juste enlever son manteau et son pull, et être en chemise blanche...pour son acolyte, revêtir une veste de costume) autant dire que nous les regardions avec un sourire en coin.

Leurs gestes, saccadés, un peu tremblants, un rythme bizarre chez des gars...eux aussi, le stress, ils connaissaient. J'ai discuté 5 minutes avec Lucas, le temps de lui souhaiter bonne chance. Il passait à 11h5, mon contrôle était à 11heures. Joie. Bonne chance mutuelle, embrassades...suis ta route, je suis la mienne. Mais garde cette chemise, elle te va bien.

J'ai encore mangé face à lui à la cantine, seulement cette fois se trouvait "directement" face à moi mon prof de maths. Discussions enflammées. Il a appris que j'avais distribué des tracts, pour la grève, lundi. Du coup nous en sommes venus à parler de ça...mes motivations si claires, et si naïves l'ont fait "rire"..."Tu es pure, toi, tu es une poète, toi, tu es idéaliste, toi...Et même si nous, nous n'y croyons plus, nous aurons toujours besoin de gens comme toi."

Et les gens comme moi, de lumière.

Dans les toilettes, devant le miroir, essayant vailament de coller un sourire sur mon visage triste, je vois apparaître un visage derrière le mien. Un visage. Okay, j'me suis trompée de toilettes? Non, même pas, ça n'est que Lucas qui passes pour voir si les filles se sa classe sont prêtes. Ils organisent une espèce de mise en scène, à ce que je comprends. Un échange de regard...le millième de cette journée. Je cherche du courage dans le sien, mais j'en attrape juste de la tristesse. Tu sais, Lucas, tu me manques.

Un lettre de Sam, mauvaise journée pour elle comme pour moi, pas de hasard, je crois. Rendez vous pris pour dimanche soir.

Que dire d'autre? Mes mots s'enchaînent mal, cet article ne me plaît pas...superbe effet catalogue.

Et je crois que je vais l'appeller. Pour savoir comment ça c'est passé, son TPE. Et aussi pour lui proposer que l'on se voit, et sans doute pour essuyer un refus, mais là qu'est ce que je m'en fous...c'est ce qui s'appelle courir après la douleur. Ou après quelque chose qui vous est refusé. Mais dis, Lucas, ton amitié, c'est trop re demander? On était si bien, ensemble, tu te souviens? "Puisque l'âme est la richesse" donne le ton, je te suis, je savourerais tout ce qui est à prendre, et laisserais les délaissés sur le côté. Ce que je veux? Une guitare, un stylo, des fueilles, toi, moi, le lac et nos mots. Rien de plus rien de moins, tout l'essentiel subsiste dans ces instants..."Et moi je suis ton superflu...cette fatalité me tue..."