AucoinLight">16 Juin 2004

AucoinLight">Mon amour,

AucoinLight">Rien qu une minute, intense et stupéfiante où j entende réellement souffler ta voix au creux de mon oreille suffit à éclipser l ennui d une journée sans envie.

AucoinLight">En ces heures, j ai besoin de t ouvrir encore un peu plus mon cœur. Et j explore mon passé, mes souvenirs comme un tisonnier chauffé à blanc, qui gratte et qui fouille mon cœur, ravivant les plus intolérables de mes douleurs. Besoin que tu saches ce qui me menace, besoin que tu saches pourquoi je n arrives pas à faire face. Il est des temps où j aimais avec passion, de tout mon être, y abandonnant ma raison. Jamais un fond de haine ne venait m apporter de dilemmes. C était candide, c était splendide. Puis l on m a abusée, amenée à me jeter dans la gueule d un loup aux crocs acérés, qui se fichait de mes espoirs et de mon visage terrifié. Il a brisé en moi les derniers souvenirs de l enfance, presque au nom d une vengeance informulée. Un instant de souffrance pure contre mon gré, un instant entier où j me haïssais de rester paralysée. Puis un cri à franchi mes lèvre, quand mon esprit, enfin, prenait la relève. Mais même en un instant, il s est passé tant de choses que je regrette tellement. Tant de murs érigés que jamais je ne démolirais vraiment. Il m a tout volé. A soufflé sur ma vie comme le vent effeuille une fleur fanée. Tout ce qu il m a laissé, cette rancœur tenace alimentée de haine, cette amertume prédisant que dans mon cœur plus aucun homme n aurait sa place, je l ai enfermé et laissé là bas sur place. A côté de lui, libre alors qu il aurait du ne voir l espace que par des barreaux d acier, et des yeux de glace. Tout le monde à eu beau le nier, ou omettre d en parler, cet enfoiré à bien laissé sa trace. A moins que ça ne soit moi qui ai enterré le sujet ? Oui, ce doit être moi. Je l ai ramené au rang des cauchemars éveillés, fermé ma mémoire à clef jusqu au printemps dernier. Je cherche une faille qui me permette d être de taille à prétendre que rien n a plus d importance pour mon cœur et son portail. Mais ça n est pas vrai. J en ai gardé les séquelles, les observant avec dégoût sans pouvoir les corriger. Le dégoût d un regard trop appuyé, le dégoût d un baiser, le dégoût d une main sur moi. Je ne pouvais plus aimer sans haïr en même temps, plus désirer sans fuir pour autant. J étais sur des rivages lointains où seuls les visages incertains d un inconnu intime aux yeux fous traversaient mes matins. Je ne voyais que lui, que ses couleurs, qui se fondaient dans la masse des affres de ma douleur. Que lui qui m avait, même sans vraiment y toucher, arraché le cœur. Puis le temps à passé, chaque jour un peu plus des hommes je m éloignais. Il est tellement plus facile de fuir que d affronter sa présence à lui réincarnée sous d autres traits, dans chaque visage que je croisais. Puis j ai rencontré celle qui me fallait. Celle qui sans même le savoir, sans même pouvoir s en douter, m a le plus aidée dans cette quête insensée. Par sa décontraction, son air sûr d elle et sa confiance. J ai appris à voir plus loin et à me dire que je m étais peut être trompée de chemin. Puis il est arrivé ensuite. Je me suis accrochée à lui sans avoir le courage ou la faiblesse de prendre la fuite. Il me faisait redécouvrir le genre humain, les hommes qu auparavant je connaissais si bien. Je me suis faite avoir quelques temps plus tard. J ai commencé à l aimer et à vouloir y croire, même si chaque pensée d espoir était aussi tranchante qu une lame de rasoir. Finalement tout a tourné pour le mieux, et mon regard a trouvé tes yeux. C est ici, que dans mon esprit, tu es comme le premier, un peu. Et je ne pense pas que j aurais pu rêver mieux. Mon amour est aussi pur que le plus pur des ors, et te le cacher jour après jour est un innommable effort. La vie est revenue vers moi au moment ou mon émoi a croisé tes pas. Tu es la seule personne a qui l innommable qui s est répété en écho du fond de moi a été couché sur le papier clair et froid.

AucoinLight">Je t aime,

AucoinLight">Etolane.