J'ai des difficultés à me lier à d'autres personnes. C'est étrange, je ne m'en étais jamais vraiment rendue compte.

Ma prof de français de l'année dernière à lu tous mes textes, j'ai parlé de longs moments avec elle, de tout, je faisais certains de mes trajets du vendredi soir avec elle, dans le bus, nous parlions de livres, de gens, de...plein de choses.

Cette année, coup du sort. Elle s'est cassée la rotule. Résultat: Je ne la croise plus au lycée, je n'ai plus le droit à son sourire, à sa voix chantante, à ses mots...elle me manque, mais je ne lui ai toujours pas écrit. Alors que Sam, oui.

De quoi ai-je peur? Entre l'envie et l'acte, il y a mille pas. Peur de la décevoir (décevoir...de quoi?), de ne pas savoir quoi écrire une fois face à ma feuille...pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque...Peur de ne pas avoir de réponse, également. (Mais tu sais que tu en auras une, petite Etolane.)

Mon prof de maths...je n'ai parlé de maths avec lui, quelques autres choses, mais des banalités. Pourtant il y a un flot de choses que je voudrais lui conter, des idées, des souvenirs, des histoires sur lesquelles je voudrais avoir son avis...ses mots sur mes pensées.

Lui, pourtant, il me parle. De tout. Il parle à tous, de tout. Je pourrais manger avec lui, je n'ai pas encore osé. Je ne sais pas de quoi j'ai peur, de ne pas être à la hauteur peut être? Sam le considère comme un ami, elle a cette espèce de relation avec lui que j'aimerais entretenir moi aussi.

Je prends beaucoup de distances. Sans but précis, toujours avec des regrets. Alors à quoi ça sert? Pourtant, je suis à fleur de peau, sensible et toujours sincère, parfois malgré moi, vu la transparence que prennent sur mon visage toutes mes émotions.

C'est peut être cette transparence aussi, qui me fait peur. Car une fois que j'ai commencé à parler, la personne en face de moi saura tout. Et tout...c'est souvent trop. Pourtant m'ouvrir à eux...j'en rêve.

[La sève sous l'écorce
De la liberté...]