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Damn my situation and the games I have to play...
--> with all the things caught in my mind...(Oasis)

"Encore un effort, quelques mois suffiront, je suis presque mort(e), quelques mois et c'est bon...
J'en rêve encore...ton absence qui me mord, son corps allant dans ton corps...j'en rève encore, j'en crève, encore..."

Je ne saurais jamais la fin de l'histoire, toujours ces trois petits points de suspension...en suspension. Dans l'air, quelque part, là un instant, puis disparus la seconde d'après. Comme cette chauve souris que j'ai vue, ce soir, à côté du lac.

...une file de cantine, lui derrière moi, je me tourne, le vois, mais l'évite du regard, parle de nouveau aux filles, me raisonne, me tourne de nouveau "salut", il me fait la bise, je me tiens pour ne pas tomber, je l'observe, de loin, même si son épaule est contre la mienne, même si j'effleure ses doigts des miens, c'est de loin, quand même...

Est ce que ça aurait été différent? Si je ne lui avais rien dit, est ce que cela aurait changé la donne?...et si je le lui avais avoué en juin, sous cet arbre, alors qu'il me dévorait à l'évidence des yeux? Et si il l'avait su ce jour où nous avons passé cinq heures côtes à côtes à parler, ou ce jour où, assis sur son lit, il avait ses bras autour de moi pour tenir la guitare pendant que je "jouais"? Ou celui où il m'avait remercié de ma lettre, où était marqué "Tu me manques." et moi de sa carte, où il était marqué "Sur ce...on se reverra.", où ce jour de la rentrée des classes, où nous avons parlé, sous notre arbre, toujours, de l'intemporalité des vacances, et de notre avenir commun...?

Et ce que j'aurais pu nous sauver?

Et j'ai envie de courir dans les bras de Brice, pour avoir une réponse, et me reposer pour quelqu'un, pour savoir que je n'aurais rien pu faire,  pour ne pas regretter. Il y a des soirs, comme celui ci, où je regrette de toute mon âme ce qui a pu se passer entre nous.

J'ai envie qu'il me serre contre lui, qu'il m'écoute pleurer sur son épaule, patient et solide comme un roc, parce qu'il me connaît, qu'il sait que sa présence me suffit. J'ai envie qu'il me parle de Lucas, qu'il me le raconte à travers lui, et je n'ai pas envie d'en parler, moi, de mes mots usés jusqu'à la corde, puisque trops fragiles, puisques trop rêvés, puisque trop employés.

J'aimerais savoir...savoir ce qui se cache derrière ses regards, ses yeux, ce qu'il pense de la fille aux cheveux bouclés qui lui a fait une déclaration, un jour d'octobre en apparence comme les autres, oui mais voilà, si c'était un jour comme les autres, il y a quand même eu une anomalie, puisque cette fille est allée lui dire qu'elle l'aimait, puis devant sa réponse à ravalé tant et tant ses larmes qu'elle n'en pouvait plus, et qu'il le voyait bien, lui, qu'elle allait s'écrouler, alors il est parti après avoir essayé de la consoler, et l'heure d'après il l'a vue à la sortie du lycée, qui pleurait dans les bras de Brice, et ensuite il l'a vue tourner la tête et ravaler ses larmes chaque fois qu'elle le croisait, pendant quelques semaines, peut être bien un mois, seulement voilà, elle avait beau tourner la tête, il la voyait, lui, il voyait qu'elle pleurait.

...aujourd'hui et hier il portait la veste bleue qu'il avait, ce jour d'octobre. Ce jour d'octobre, il y avait du blanc, j'avais un pull rouge, tout neuf, je m'en souviens, j'avais mis mes boucles d'oreilles attrapes rêves, parce que je tentais d'en attraper un, de rêve, justement, j'avais ma chaîne en or, mon pendentif d'un cheval au galop, la crinière au vent, j'étais maquillée...ou non...non, je n'étais pas maquillée, je suis toujours mal à l'aise maquillée, face à lui, je me sens fausse...

Lui il était en bleu, ses cheveux volaient sur le côté, le soleil se reflettait dans ses yeux, qui étaient d'un doré pailleté de vert, une couleur incroyable, il n'y avait pas trace d'un sourire sur sa bouche, une lueur de regret dans ses yeux, il se tenait loin, à un mètre, je crois, ça m'a paru des kilomètres, il m'a détrompée, il a argumenté, je n'ai pas voulu en démordre, je l'aimais, je l'aimais, rien de plus, rien de moins, "écoute, je suis pas un type bien" et "tu t'en remettras", mais rien à faire, et rien n'a changé, ce n'est toujours pas un type bien, et je ne m'en suis toujours pas remise, mais je survis et j'enterre tout, et de toutes façons ce soir n'est qu'un de ces soirs où je repense à tout ça, et ces soirs ne sont en définitive pas si nombreux, et si j'y ai repensé, c'est avant tout à cause de "30 ans sinon rien", ce film, et même s'il n'y a aucun rapport.

Alors qu'est ce que j'aurais pu faire? De mieux, de pire? j'en sais rien. Je pensais, je rêvais tout à l'heure, à lui parler, sur le pas de sa porte, lui raconter tout...tout ce que j'ai à lui raconter, sans reprendre mon souffle, mais à quoi bon, et surtout pourquoi? J'en ai envie, mais suivre ses envies, ça va bien un moment, non? Un jour peut être, pour lui demander ce qui nous est arrivé, s'il le sait lui même, et franchement, j'en doute, pourquoi le saurait-il? Ferait il tant attention à moi, s'il le savait? Il sait toujours où me trouver, même quand je suis...dans les étoiles.

"So don't go away,
Say what you say,
But you say that you'll stay
Forever and a day in the time of my life,
Cause I need more time...
Yes I need more time,
Just to make things right."

Ecrit par P'tite Etolane, le Jeudi 17 Mars 2005, 22:57 dans la rubrique Lui.