De Marc Levy

Introduction :

Cela dépend tout d’abord de quel type de littérature vous nourrissez votre boîte crânienne et votre insatiable besoin de voyager et de voir du pays, moyennant un bon roman compte tenu de vos moyens monétaires limités (comme pour tout un chacun). Mais c’est tant mieux car sans ce petit détail qui change bien des choses vous ne sauriez peut être pas épeler le mot « Réminiscence ».

Il est à préciser que ce livre n’est pas conseillé aux amateurs du rayon classique de chez « Le livre de poche », petit prix garanti sans surprises,  sauf si ceux si sont progressistes et tendent à retourner vers le présent et ses auteurs contemporains, parfois à se taper la tête contre les murs devant tant de nullité, mais parfois tout bonnement inventifs et géniaux.

Paru aux éditions Robert Laffont en 2003, Ce Roman a figuré dans les meilleures ventes dès sa parution. Après avoir séduit des milliers de lecteurs, je me suis faite à mon tour conter fleurette dans les règles de l’art et de la subtilité par ce charmeur invétéré. Explications.

Marc Levy :

Jeune chef d’entreprise, Marc Levy a vécu sept ans à San Francisco, où il a créé une société d’image et de synthèse, avant de revenir à Paris pour y diriger un cabinet d’architectes.

La légende veut que l’écrivain raconte ses histoires à son fils avant qu’il ne dorme et qu’un jour l’idée lui est venue d’écrire un de ses contes. Ce jour là est né « Et si c’était vrai ? », roman plein de tendresse où le fantastique se mêle habilement à la réalité. Impossible de le lire sans y laisser quelques larmes. Paru en 2000, les droits cinématographiques sont immédiatement rachetés par Steven Spielberg, le maître du septième art. L’écrivain si bien lancé ne va plus s’arrêter : L’année suivante (2001) paraît « Où es tu ? », un roman cette fois ci ancré dans sa totalité dans le réel. Plus profond et difficile que celui à qui il succède, il conserve cependant la légèreté dans certains passages, attise les rires et adoucit la vie. En 2003 sort « Sept jours pour une éternité... » et un retour au fantastique s’y opère, sur le même principe que « Et si c’était vrai ? », nous sommes dans le monde réel, mais les personnages, eux, ne sont pas des plus normaux. Son dernier livre, paru en 2004 « La prochaine fois » est apparemment rédigé sur le même principe. Je laisse ce dernier point incertain, étant donné que je n’ai pas encore pu le lire et que j’avance cela au vu du résumé. Marc n’a pas l’air prêt de poser sa plume, et tant mieux pour nous car notre émerveillement pourra ainsi grandir avec lui.

Le livre :

Les deux personnages principaux (je ne dis pas héros, car il y en a plusieurs dans ce livre, des héros), à savoir Zofia et Lucas, sont tous deux respectivement meilleurs agent de Dieu et de Lucifer. Ces deux là s’étant lancé un pari absurde : Pour mettre fin à leur éternelle réalité, Zofia et Lucas auront sept jours sur terre pour faire triompher leur camp, décidant ainsi qui du Bien ou du Mal gouvernera les hommes. Lieu de leur mission ? San Francisco.

En organisant ce pari absurde, Dieu et Lucifer avaient tout prévu, sauf une chose...que l’Ange et le Démon se rencontreraient. Les deux héros sont prisonniers chacun de leur monde, ils vivent en sursis, sans rémission possible, en marge des autres et dévoués corps et âmes à leurs fonctions. Ils ne sont pas fait de cet éventail complexe et indénombrable d’émotions qu’un humain doit ressentir pour être. Zofia, elle, ne sait ni mentir ni se mettre en colère, Lucas, lui, ne connaît que le plaisir malsain de faire le Mal autour de lui, leur point commun ? Aucun d’eux ne connaît l’amour.

A travers cette mission qui est leur, une quête sera menée en parallèle, celle de la vérité, de leur vérité. Ils la mèneront ensemble, pour le meilleur et pour le pire, pour vivre l’amour à l’écart de tout ce qui les parasitent l’un et l’autre.         

Mon avis :

Une histoire très bien étoffée, ni trop simple ni trop alambiquée, où les personnages normalement sans profondeur (puisque sans certaines émotions) sont plus touchants que bien d’autres plus complexes. On assiste au fil des pages à leur croissance affective et émotive. Leurs émotion sont les notre et l’on ne peut s’empêcher de les éprouver au même instant. La tristesse d’une larme, le bonheur de l’amour, l’ivresse d’un baiser, la volupté d’une caresse, l’impact d’une phrase...

C’est un scénario original et sans failles qui nous est offert, et l’auteur se plaît à jouer avec nos nerfs et les  nos émotions. Il signe ici une de ses plus belles réussites, un livre captivant, inventif, plein de rebondissements, de tendresse et d’humour, et certaines scènes à couper le souffle. A savourer ou dévorer de la première à la dernière page.