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On peut s'aimer, se désaimer...
--> Calogéro

Que dire que dire....où est le début, la fin, le milieu...où es tu, où suis-je, où étaient ils, jour, nuit, lumière, obscurité, un peu de tout ça...peut être..où sont mes repères, la terre, le ciel, ils ont échangé leur place...

J'ai plus appris en quelques heures qu'en...longtemps..."J'te fait la bise, quand même!" "Ah c'est sympas." pourquoi est ce que j'ai répliqué ça? Pourquoi est ce que je m'abaisse au niveau du sol, pourquoi je rase le mur? Lucas, c'est pas sympas...c'est normal. Juste nor-ma-le. Je n'aurais rien du dire.

"Ma soeur est au concert de De Palmas ce soir." Petit regard faussement dédaigneux de ma part. Brusquement j'ai envie de faire l'unanimité dans ce petit groupe de metalleux. "Bof..." "Non, il claque trop ce mec, et ses riffs...et la dernière "Elle daaaaanse...seule...lalala..." petite chansonnette Lucanisée...et bien non, ce n'est pas parce que ce n'est pas du métal qu'ils n'aiment pas, et je me sens bête, d'un coup, d'avoir voulu me couler dans un moule qui n'existe pas, et d'avoir voulu ne pas être moi, un instant, juste, mais un instant quand même.

Les cigarettes, les substances plus ou moins licites, tout ou presque y passe, durant cette pause de dix minutes entre deux grattements de guitare, deux coups sur la caisse claire, deux éclats de voix. Qu'ils soient si proches, tant de fumées, ça me retourne entièrement. En file indienne, je teends la main alors qu'il tourne la poignée. Derrière la porte, un sourire timide sur les lèvres, Matthieu de dos fini de discuter, Lucas m'apperçoit, Brice me sourit, c'est du courage qui afflue.

Et du courage, il m'en faut, pour être là face à lui. Salut enjoué de Matthieu, de Neil et Tristan que je n'avais jamais vus...puis Lucas...sa fameuse phrase...je n'ai même pas osé/voulu lui tendre la joue. Voilà pourquoi c'est lui qui l'a tendue. Je lui en veux, parfois, d'être différent selon les situations. Jo, qui me tend la joue à son tour, Laurent, et enfin Brice.

Atmosphère étrange, j'avais ici aussi fini par avoir mes repères, je n'en ai plus, l'année dernière, c'est si loin que je finis par le perdre, un peu, juste un peu. La salle a changé, elle est plus grande, mais du coup, on ne les entends plus jouer de l'extérieur.

Je me suis assise, boule quies dans les oreilles, et j'ai écouté, regardé, savouré.

Des émotions violentes, bizarres, contradictoires. J'évite de le regarder, et le dévore des yeux tout à la fois, il me fixe à la dérobée ou bien en face, je "discute muettement" avec Brice, j'oscille au grès des paroles, des musiques, je fredonne celles que je connais, je m'accroche à chaque note des autres.

Je...ne sais pas. Pas ce que je veux, pas ce que j'ai ressenti. Je tremblais de tous mes membres, en manteau dans une salle étouffante, pourtant. Mais je tremblais, tremblais, tremblais. Heureuse d'être là, mais envie d'être ailleurs, envie de ne pas avoir laissé passé tant de temps avant de revenir...

Il me dit au revoir, sa joue contre la mienne, encore une fois. Ses cheveux carressent ma tempe, je frissonne, je temble encore, toujours, un sursaut. J'ai les yeux baissés, je ne veux pas qu'il y lise, je ne sais pas moi même ce qu'ils contiennent. J'ai mal à la mâchoire d'avoir trop souri.

Il s'éloigne, j'entends ses pas. Je sens les regards de Brice et Jo posés sur moi. Je ne lève pas les yeux, ils se porteraient immédiatement sur son dos, je le regarderais partir, ombre qu'il a toujours été, dans ce manteau bleu marine, avec ce sac noir, avec ces cheveux blonds-roux (et non pas châtains, comme il le dit), avec ses yeux verts, ses yeux verts d'or...

Je regarderais sa marche, sa marche un peu en crabe, dénuée de toute grâce, je carresserais les courbes de son dos, alors même que je ne le veux plus, et je le suivrais du regard jusqu'à ce que la porte se referme sur lui, et bien après encore. Je ne veux pas. Ni ça, ni qu'ils me voient. Alors je garde les yeux baissés.

Je ferme les paupières, je sens la naissance des larmes, je sens la tête qui tourne, je sens le coeur qui bat, qui cogne, qui coince. L'envie est trop forte. Le temps de le voir s'éloigner, la porte qui glisse sur cette ombre. L'un des deux m'a vue...je crois...Brice n'est pas dupe...il lit en moi...Jo...j'en sais rien...Il l'a bien devniné...pour Lucas...

"On peut s'aimer, se désaimer
On ne ressemble...qu'à ce qu'on fait..."

Ecrit par P'tite Etolane, le Mercredi 9 Mars 2005, 21:55 dans la rubrique Vivre chaque seconde....

Commentaires :

Krystal
Krystal
10-03-05 à 18:54

...petit ange encore trop fragile pour...(cf. une de nos discussions)