Cette peur de laisser quelque chose de moi entre des mains inconnues...Je veux être maîtresse de mon destin, maîtresse de mes actions, maîtresse de tout ce qu'on me propose...dès que je sens que quelque chose m'échappe, je recule, je fuis, ou j'ai peur.

Juste un de ces constats que je fais à la dérobée, à la suite d'une phrase, de quelque chose, à la suite de quelqu'un...J'ai appellé Lucas, à la suite d'un long conciliabule entre moi et moi même. Et la première phrase qui m'est venue aux lèvres après avoir raccroché c'est "On ne se verra pas". Je l'ai dit à haute voix, récitée comme une de ces "vérités générales" comme ils disent en Angleterre. Le haute voix, c'était surtout parce que Mamour était à côté de moi, mais ça me parraissait si vrai si véritable que sur le coup, j'ai cru qu'il me l'avait dit lui même.

Conversation de quelques minutes...je crois...je ne sais pas trop, le cours de ce temps m'a paru bizarre, comme emputé de son tic-tac percutant, un peu emputé de son sens, aussi.
"- Alors, passé de bonnes vacances?
-....Mouai...normal et toi?
-...moyen...sans plus....habituel...routine...On se voit cette semaine?
- Alors...je ne suis pas là le week end, mais dans la semaine oui...oui oui, on se voit...
- T'as une date?
- Non, parce que mes potes ont prévu des trucs et je ne connais pas les dates alors...
- Ok, ben à ce moment là appelle moi quand tu es libre!
- D'acc!
- A plus!
- Oui, à plus!"
...rien...blanc, vide de sens, ou presque...toujours si éloigné de tout ce que je peux attendre, pourtant c'est un moment fort comme un autre, pour moi.

Parce que je ne peux pas nier le coeur au bord des lèvres, et ces "Tu me manques, tu me manques, Lucas, tu me manques....me manques tant...si fort...si fort...si fort et si longtemps..."hors de propos, et les mains qui tremblent, et les joues qui brûlent. Ce sont les reliefs d'une routine qui n'a jamais existé, ou si peux. Je ne peux pas mettre le doigt sur ces émotions souvent contradictoires et qui me disent quelque chose de parfaitement déplaisant...que je ne suis pas en phase avec moi même.

Elle m'a dit (et elle sait qui elle est) que j'étais à son avis encore trop fragile pour le recontacter...Je ne sais pas, je n'en sais rien. Je crois voir transparaître que je serais toujours aussi fragile, je l'ai toujours été...pas forcément fragile, mais sensible...à fleur de peau...exacerbée. Et reste toujours cette idée d'un ultimatum, d'un "si ce n'est pas aujourd'hui, ça ne sera jamais." S'il me rapelle, tant mieux, ce sera aujourd'hui.

Sinon, tant pis, j'étais trop fragile.

Mais il reste ce stress stupide d'être prise au piège, condamnée à attendre un appel qui ne viendra certainement pas. (Désillusionnée? Non...réaliste envers "nous".) Laisser mon moral de quelques jours entre ses mains, je n'aurais pas du, pas du...pas du rentrer dans ce shéma si connu de l'attente, ce cercle vicieux fait de nuits blanches et de tablettes de chocolats, d'épaules sur lesquelles on ne se permet plus de poser sa tête pour y pleurer.

Non, on a trop pleuré. Quotat de larmes épuisé jusqu'à 2025. Plus le droit de pleurer. Je ne suis pas injuste envers "eux", ils ne m'empêchent pas de pleurer, bien sûr que non. Moi, je m'en empêche. Je n'en ai plus le droit, plus pour cette hsitoire, plus pour ces personnages.

Il faut réécrire le scénario, et changer le décor. Et dire aux techniciens de régler les niveaux colomériques à forte intensité, aussi.

Mamour m'a dit aussi qu'à force de trop chercher et à coup d'insatisfaction chronique, je risquais de passer toute ma vie à le chercher, celui là, lui qui aura du "soleil dans ses mots" et saura me faire rire, sera "frais et passionné"...mais dites, ça existe, hein, les gens comme ça?

[...When the truth is
I miss you
Yeah the truth is
That i miss you so
A warning sign...]