J'avais plein d'idées pour cet article, des mots qui se liaient et se déliaient tous seuls dans mon esprit, que mes mains tremblaient juste un peu de poser de la pointe de ma plume, de la pointe de mon coeur sur cette page qui est toujours blanche comme aux premiers instants.

Plein d'impressions, d'images, de métaphores filées de bout en bout que j'aurais aimé écrire, plein de poèsie, de rêves éveillés, ô doux rêves éveillés, sang de mes mains, sang de ma vie, sans ma vie, tout ce qui me fait tenir debout au jour d'aujourd'hui, ces impressions bizarres que je n'ai jamais écrites.

Plein d'interrogations aux questions persistantes, et d'autres aussi légères que des bulles de savon qui volent dans le vent, portés par le mistral ou la brume de l'océan, ou ces autres bulles qui éclatent devant le moindre sentiment trop prononcé parce que tout lui fait douter d'avoir existé.

Plein de choses aux yeux qui me viennent et dont je voudrais dire l'avantage, plein de mots à l'esprit un peu volage, plein de simagrées, plein de soleils et tous les jours d'étés qui se perdent dans le froid tant aimé d'un hiver habillé de gaîté.

Mais les mots ne viennent pas, ils restent en moi comme une douce chaleur et ne se transforment pas avec force en douleur et couleurs lancinante qu'ils prennent par habitude ces autres jours, ces autres jours où ils viennent s'imprimer sur le blanc en noir, comme l'éternelle opposition du bien et du mal. Une trace à peine refermée, comme une cicatrice rouge sang sur une peau diaphane.