Je vais t'appeller, le sourire aux lèvres. Je vais empêcher mes mains de trembler, je vais me regarder dans un miroir avant, pour me sentir belle, belle de te parler.
Tu vas décrocher, et ta voix va dire "Allo?"
Je vais te reconnaître à la première syllable. D'une voix tremblante, avant que je puisse l'afermir, une fausse hésitation: "Lucas?"
Fausse car je sais que c'est toi, dès que tu as décroché, et dès que j'ai entendu ta respiration dans le combiné.
"C'est Etolane, on ne se parle pas souvent en ce moment, je venais aux nouvelles, savoir ce que tu deviens, tes amis tes amours tes enmerdes, le B A BA d'une amie en somme, tes projets..."
"On fait un bout de chemin, lundi? Il y a ce truc dont je voudrais te parler. Je ne le ferais pas au téléphone, tu sais sans doute ce que c'est mais...Je veux avoir la pleine chance de m'expliquer. Parce que tu vois, si je te blessais ou si je te perdais, je m'en voudrais trop."
"On s'entend bien, je ne rêve pas, on est peut être pas encore vraiment amis mais au moins copains. Ce serais bien de discuter avant que tout nous claque entre les doigts."
Peut être le ferais-je...peut être pas...on verra. Mais -miracle- en y pensant, je souris.